Une poignée de chauffeurs de la STM prétextant ne pas comprendre un formulaire à signer, il n’en fallait pas plus pour paralyser la moitié des autobus de l’est de Montréal hier matin.
Lundi matin, en plus du premier manteau de neige, les résidents de l’est ont dû composer avec 12 des 23 lignes d’autobus du garage Anjou en moins. Celles-ci avaient été tout bonnement annulées, faute de chauffeurs.
Un peu avant 5h30, 84 chauffeurs avaient en effet refusé d’entrer en poste, estimant ne pas avoir été assez informés d’une nouvelle procédure de la SAAQ, qui modifie, depuis dimanche, la façon de remplir leur «bulletin de travail». (voir encadré)
Changements mineurs, selon la STM
«Ces changements étaient tellement mineurs qu’il n’était pas nécessaire de faire une formation», explique Luc Tremblay, de la STM, rappelant que cette décision avait fait l’objet d’une entente paritaire avec le syndicat et que l’information avait largement été diffusée.
Furieux que «ce noyau dur» ait «pris la clientèle en otage», il prévient que les chauffeurs seront réprimandés. «C’est certain que le temps qui n’a pas été travaillé ne sera pas payé.»
Mais pour Daniel Leroux, vice-président du syndicat, les chauffeurs attendaient juste d’avoir l’information pour remplir leur bulletin. «Ils s’exposent à une contravention de 350 $ si ce n’est pas bien rempli», a-t-il expliqué lundi en avant-midi. Quelques heures plus tard, après que le «24 Heures» ait pu comparer les deux bulletins, le syndicat n’a pas souhaité expliquer pourquoi les chauffeurs n’avaient pas compris le nouveau formulaire.
Marche, taxi ou covoiturer
Sur le terrain, alors que le service n’a pu reprendre que vers 7h-7h30, chacun s’est organisé dans le froid et la neige. Linda Cotton, une résidente de Mercier, a préféré marcher jusqu’à Honoré-Beaugrand. «Ça nous a pris 20 à 25 minutes pour rejoindre le métro, on était tout un groupe.» Stéphane Mainville, lui, a pris le taxi après avoir attendu une heure la 189. Hajar Tahir, une étudiante de Pointe-Aux-Tremble, a demandé à sa mère de la déposer, pour ne pas manquer son examen.
Les arrêts dans le métro continuentDans le métro, les passagers ont aussi connu leur lot de tracas hier avec deux arrêts de service sur la ligne orange, d’une trentaine de minutes chacun. Ces deux arrêts, causés par un mégot de cigarette et une intrusion sur les voies, s’ajoutent aux cinq pannes du réseau de la semaine dernière.
Selon Projet Montréal, c’est la preuve que la STM n’est pas capable de fournir un service fiable. Alors que Denis Coderre croit que Montréal investit suffisamment dans le transport, soulignant que le taux de satisfaction de la clientèle se situe à 91%. – avec la collaboration de Marie Christine Trottier
Depuis le 20 novembre, le «bulletin de travail», journal de bord des chauffeurs doit :
être signé et non plus porter les initiales du chauffeur
avoir le nombre de kilomètres à l’odomètre
demeuré dans l’autobus et non plus suivre le chauffeur même si celui change d’autobus durant son quart de travail
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