Triste jour pour les Cubains

Le décès de Fidel Castro a fait couler beaucoup de larmes, à Cuba, samedi. «Dans notre c’ur, pour les Cubains, c’est dur», témoigne Juan Carlos Osorio Guzman, qui habite dans la région d’Holguín avec sa femme, Nathalie Langlois.

«C’est difficile, ça nous désole. J’ai pleuré en apprenant la nouvelle aujourd’hui. Ma mère a pleuré, toute ma famille a pleuré, mes amis aussi… tout le monde pleurait!» raconte M. Osorio, encore ému au téléphone. «C’était la tristesse générale» dans son coin de pays.

Fidel Castro a donné le pouvoir à son frère Raúl il y a 10 ans et les Cubains savaient bien que leur «Líder Máximo», âgé de 90 ans, n’était pas éternel. Alors pourquoi tant de tristesse’

«Mon Dieu. Tout le monde l’aimait, pour tout ce qu’il a fait pour notre pays, pour les autres pays, pour le monde», insiste Juan Carlos.

«Je pense que c’est la fin d’une époque», explique Nathalie Langlois, qui habite à Cuba avec son mari depuis plus de deux ans. «Avec Fidel, tu savais à quoi t’attendre», mais la suite a quelque chose «d’inconnu».

C’est Fidel Castro qui a dirigé la révolution cubaine et renversé le régime autoritaire et corrompu de Fulgencio Batista, soutenu par les Américains, en 1959. Fidel Castro a dirigé Cuba pendant 47 ans.

«On ne sait pas ce que c’est, nous. Après quatre ans, on en a assez!» rappelle Nathalie Langlois.

De l’intérieur, le «camarade Fidel» est vu comme celui qui a «tenu tête» aux conditions qu’on tentait d’imposer à son peuple. Les valeurs de la résolution sont «ancrées en eux».

« Le papa des cubains »

Mais l’embargo américain a fait mal. Encore aujourd’hui, les pénuries sont fréquentes, que ce soit pour du papier hygiénique, du fromage, des légumes ou des pièces électroniques.

Mais les Cubains, insiste Mme Langlois, ne sont pas du genre à s’apitoyer. «Malgré les difficultés, les gens ont une reconnaissance envers lui. C’est quelqu’un qu’ils ont admiré, aimé, et qui en a fait beaucoup pour le pays.»

«Personne ne peut dire du mal de lui», insiste Jacques Lucien, un Français qui vit à Holguín. «Fidel, c’est le papa des Cubains.» Même si la vie est loin d’être parfaite à Cuba, la tristesse et les hommages ne sont pas moins «authentiques».

Chagrin et respect dans les rues de La Havane

Au lendemain du décès de Fidel Castro, la réaction des Cubains de La Havane était empreinte de tristesse, d’une grande reconnaissance et d’un énorme respect.

Le chef d’antenne de TVA à Québec, Pierre Jobin, est en vacances dans la capitale cubaine. Il a appris le décès du «Líder Máximo» (leader suprême) très tôt samedi matin.

«Je suis allé prendre un café vers 5 h 30 et quand je suis arrivé au petit resto, j’ai vu une employée qui pleurait en regardant la télévision», raconte-t-il.

Il n’a pas vu de rassemblements ou d’hommages spontanés. La place de la Révolution était plutôt tranquille et les spectacles sont annulés partout. Certains bars ont choisi de ne pas servir d’alcool. Les télévisions diffusent des documentaires. «Aujourd’hui, c’est le deuil», précise le journaliste.

Dans les rues de La Havane, «les Cubains nous disent tous, en se frappant le poing sur la poitrine, qu’ils perdent un grand homme, que Castro a fait beaucoup pour eux, que c’était le padre, le père des Cubains».

M. Jobin n’a rencontré personne qui se réjouissait de la mort du révolutionnaire.

Tout au plus, certains avancent que la mort de Castro pourrait, peut-être, apaiser l’incertitude entourant l’arrivée de Donald Trump dans le contexte du rapprochement amorcé fin 2014 entre les deux nations qui se boudaient depuis plus de 50 ans.

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