Rares évacuations dans la Syrie en guerre

BEYROUTH, Liban – Plus de 450 combattants et civils ont commencé à être évacués lundi de trois localités en Syrie dans le cadre d’un rare et complexe accord d’échange entre le régime et les rebelles conclu sous l’égide de l’ONU.

Parallèlement, des attentats à la voiture piégée ont visé un quartier favorable au président syrien Bachar al-Assad dans la ville de Homs, au centre du pays, faisant au moins 14 morts.

Dans le passé, le régime de Damas a conclu plusieurs trêves ponctuelles avec des groupes rebelles mais l’évacuation qui a commencé lundi est le fruit d’un des accords les plus complexes dans cette guerre qui a fait plus de 250 000 morts depuis 2011.

Conclu en septembre avec l’aide des Nations unies, il prévoit une trêve à Zabadani, dernière ville tenue par les rebelles à la frontière syro-libanaise et assiégée depuis des mois par les forces du président Assad.

En échange, une trêve est également observée à Koua et Kafraya, les deux derniers villages chiites encore contrôlés par l’armée syrienne dans la province d’Idleb qui est elle sous domination des rebelles.

Les cessez-le-feu devaient être suivis d’une livraison d’aide humanitaire et enfin d’une opération plus sensible d’évacuation de civils et de combattants blessés qui a débuté lundi.

«Plus de 120 combattants et blessés ont commencé à quitter Zabadani» pour se rendre, via le Liban puis la Turquie, dans d’autres zones contrôlées par la rébellion en Syrie, a annoncé Rami Abdel Rahmane, le directeur de l’Observatoire syrien des droits de l’Homme, une ONG qui dispose d’un vaste réseau de sources en Syrie.

En parallèle, 335 personnes, dont des civils, ont commencé à quitter les localités de Foua et Kafraya pour rejoindre Damas, contrôlée par le régime.

Par le Liban et la Turquie

Al-Manar, la chaîne du mouvement chiite libanais qui est alliée au président Assad, a diffusé des images de dizaines de combattants rebelles, la plupart en habit militaire, massés devant des bus à Zabadani et attendant leur tour pour y monter.

Des blessés, certains marchant à l’aide de béquilles, ont également été évacués par ambulance.

La chaîne a diffusé des images similaires de Foua et Kafraya, montrant des dizaines de personnes, dont des femmes et des enfants, rassemblées près de bus et d’ambulances.

L’évacuation se fait sous la supervision des Nations unies, du Croissant rouge et du Comité international de la Croix-Rouge.

Les évacués de Foua et Kafraya se rendront en Turquie par le poste-frontière de Bab al-Hawa avant de gagner en avion l’aéroport de Beyrouth puis de revenir par voie terrestre à Damas, selon M. Abdel Rahmane.

Ceux de Zabadani se rendront au Liban via la frontière terrestre pour rejoindre l’aéroport de Beyrouth avant de gagner la Turquie puis des zones rebelles en Syrie, d’après la même source.

Selon M. Abdel Rahmane, l’objectif de ces accords de «réconciliation locale» pour le régime syrien est de «sécuriser» les zones proches de la capitale.

Mais ces accords ont toutefois souvent volé en éclat ou ont été retardés.

Ainsi, un accord inédit qui prévoyait le départ samedi de trois quartiers sud de Damas de quelque 4000 civils et jihadistes appartenant au groupe État islamique (EI) et au Front al-Nosra, a été suspendu, un jour après la mort du puissant chef rebelle Zahrane Allouche, tué par un raid du régime syrien.

Attentats à Homs

Lundi, parallèlement aux complexes évacuations en cours, au moins 14 personnes ont été tuées et 132 blessées dans des attentats qui ont frappé une place centrale du quartier prorégime de Zahra, à Homs, selon la télévision officielle syrienne.

Deux voitures piégées ont explosé et un kamikaze a fait détoner sa ceinture d’explosifs dans ce quartier à forte population alaouite, la confession du président Assad, selon la même source.

Le quartier de Zahra avait déjà connu le 12 décembre un attentat à la voiture piégée qui avait fait 16 morts et avait été revendiqué par l’EI.

Début décembre, des centaines de rebelles avaient quitté le dernier quartier qu’ils contrôlaient à Homs mais la majeure partie de cette province reste sous le contrôle de groupes opposés au président Assad.

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