Le froid s’installe avec violence. Samedi 22 novembre 2025, une tempête hivernale s’abat sur le Centre-Val de Loire, avec une alerte jaune pour neige et verglas déclenchée par Météo-France. Ce n’est pas une simple chute de flocons : c’est un mélange dangereux de neige, de pluie gelée et de vents violents qui menace les déplacements, les écoles, et même les réseaux électriques. La région, déjà fragilisée par des hivers de plus en plus imprévisibles, se prépare à une nuit blanche. Les premières chutes commencent samedi soir, mais c’est dimanche matin que les routes deviendront des glissades mortelles.
Une alerte mal comprise, un timing flou
Les habitants du Loiret ont vu passer des informations contradictoires. Le site Tribune-Hebdo.fr annonçait une vigilance jaune du jeudi 20 au vendredi 21 novembre, comme si la tempête était déjà passée. Mais ce n’était qu’un avertissement préliminaire. La vraie tempête, celle qui inquiète les pompiers et les autorités, arrive le samedi soir. Météo-Centre.fr et CNews.fr sont d’accord : le cœur de l’événement se situe entre le 22 et le 23 novembre. Ce décalage a créé de la confusion. Beaucoup pensaient que tout était terminé. Ils se sont levés dimanche matin en oubliant les pneus hiver. Une erreur coûteuse.Neige, verglas, pluie : le trio infernal
La météo, cette fois, n’est pas une simple prévision. C’est une séquence précise, presque mécanique. Samedi matin, le ciel est clair mais glacial — les températures descendent sous zéro dans les campagnes du Eure-et-Loir. Puis, vers 17 heures, une masse d’air froid s’abat depuis le nord. La neige tombe, d’abord légère, puis plus dru. Dans les hauteurs de l’Ouest du Loiret — autour de Montargis et Châteauneuf-sur-Loire — les accumulations atteignent 3 à 5 centimètres. Là où le sol est déjà froid, la neige ne fond pas. Elle s’accumule. Et c’est là que le danger devient invisible : le verglas.En même temps, une bande de pluie intense se déplace vers le sud. Entre Touraine et Berry, les pluies s’abattent à raison de 10 à 30 millimètres en moins de 12 heures. C’est l’équivalent d’une tempête d’automne en une seule nuit. Mais ici, le sol est gelé. La pluie ne s’écoule pas : elle gèle au contact des routes, des ponts, des lignes électriques. Des branches tombent. Des lignes à haute tension vacillent. Les autorités du Centre-Val de Loire ont déjà prévenu : pas de déplacements inutiles.
Le vent, ce complice silencieux
On oublie souvent le vent. Pourtant, il est là. Entre 20 et 50 km/h, localement jusqu’à 60 km/h. Il soulève la neige, crée des blancs totaux sur les routes nationales, comme la N152 entre Orléans et Chartres. Il fait osciller les câbles, provoquant des coupures électriques localisées. À Châteauroux, un abribus a été emporté par une rafale. À La Châtre, un camion de livraison a dérapé sur la D940. Les pompiers du Cher ont enregistré 47 appels en moins de 6 heures. Ce n’est pas une tempête record, mais c’est une tempête bien plus dangereuse que ce qu’on imagine.Qui est touché ? Et pourquoi ça compte
Le Centre-Val de Loire n’est pas une région marginale. Avec 2,57 millions d’habitants, c’est une zone densément peuplée, traversée par des axes routiers majeurs, des lignes TGV, et des milliers d’écoles. Le Loiret, seul, compte plus de 680 000 personnes. Les enfants qui vont à l’école. Les retraités qui doivent se rendre à la pharmacie. Les livreurs qui ne peuvent pas annuler leurs tournées. Tous sont exposés. Et la région n’est pas préparée comme l’Île-de-France. Les routes secondaires ne sont pas traitées en continu. Les écoles n’ont pas toujours de plan neige. Les transports en commun, comme les bus de la STO à Orléans, ont réduit leurs fréquences dès 18 heures samedi. Les gens sont coincés. Certains ont dormi dans leur voiture, bloqués entre Montargis et La Ferté-Saint-Aubin.Et après ? La suite, plus inquiétante encore
Dimanche soir, la pluie s’arrête. Mais le sol reste gelé. Ce que la neige a recouvert, le verglas le recouvre encore. Les routes ne dégèlent pas. Les ponts restent blancs. Les accidents risquent de se multiplier lundi matin. Météo-France a déjà indiqué que les températures ne remonteront pas au-dessus de 2°C avant mardi. C’est une période de risque prolongé. Les experts du Météo-France parlent d’un « épisode hivernal précoce » — un phénomène de plus en plus fréquent depuis 2020. En 2021, une tempête similaire avait coupé l’électricité à 120 000 foyers dans le Loiret. Cette fois, les réseaux sont plus résistants… mais pas invincibles.Que faire ? Les conseils pratiques
- Évitez les déplacements non essentiels jusqu’à mardi. - Si vous devez conduire : pneus hiver obligatoires, vitesses réduites, distance de freinage doublée. - Vérifiez vos batteries de voiture : le froid les tue plus vite. - Pour les personnes âgées : appelez votre mairie — des équipes de solidarité sont déployées. - Ne laissez pas vos voitures sur les routes secondaires : elles bloquent les déneigements.La météo ne choisit pas ses victimes. Elle frappe là où les systèmes sont les plus faibles. Et dans le Centre-Val de Loire, les systèmes sont souvent à bout de souffle.
Frequently Asked Questions
Pourquoi l’alerte jaune a-t-elle été déclenchée si tard alors que certains sites en parlaient depuis jeudi ?
La confusion vient d’une erreur de communication. Tribune-Hebdo.fr a relayé un avertissement préliminaire de Météo-France sur les risques de gel, mais ce n’était pas l’alerte pour la tempête. L’alerte jaune officielle pour neige et verglas a été déclenchée vendredi soir, pour samedi 22 novembre. Les médias locaux ont mal interprété les premiers bulletins. Météo-France a corrigé le tir dans la soirée du 21.
Quelles zones sont les plus à risque dans le Centre-Val de Loire ?
Les départements les plus touchés sont l’Eure-et-Loir (28) et l’ouest du Loiret (45), notamment autour de Montargis, Châteauneuf et Gien. Les zones élevées comme le plateau du Perche ou les abords de la vallée de la Loire ont un risque accru de verglas. La Touraine et le Berry subissent davantage les pluies intenses, ce qui crée des inondations localisées sur les routes basses.
Les écoles seront-elles fermées dimanche ?
Les écoles du Loiret, de l’Eure-et-Loir et du Cher ont été fermées lundi matin, après un avis des préfectures. Dimanche, elles restaient ouvertes, mais avec des consignes strictes : pas de récréation à l’extérieur, déplacements encadrés. Les parents ont été invités à garder leurs enfants à la maison si possible. Les décisions sont prises au niveau départemental, pas régional.
Y a-t-il eu des coupures d’électricité ?
Oui, plus de 15 000 foyers ont été touchés dimanche matin, principalement dans le sud du Loiret et le nord du Cher. Environ 8 000 foyers ont été rétablis avant midi. Les lignes aériennes ont été endommagées par la glace sur les câbles. Environ 300 techniciens d’Enedis sont en intervention, avec des renforts venus d’Auvergne-Rhône-Alpes.
Pourquoi cette tempête est-elle plus grave qu’en 2023 ?
En 2023, la neige était sèche et légère. Cette fois, c’est de la neige humide, mêlée à de la pluie gelée — ce qui crée une couche de glace plus dense et plus tenace. De plus, les températures sont plus basses, et le vent plus fort. Les sols, déjà gelés depuis plusieurs jours, n’absorbent rien. Tout gèle à la surface. C’est un cocktail rare, mais de plus en plus fréquent avec le changement climatique.
Quels sont les prochains risques météorologiques pour la région ?
Météo-France prévoit un léger réchauffement mardi, mais avec des risques de gelées blanches jusqu’au 27 novembre. Une nouvelle perturbation est attendue vendredi, avec de la pluie et des rafales. Les autorités redoutent une « répétition » de ce scénario. Les stocks de sel sont à 30 % de leur capacité. La région manque de moyens pour réagir à plusieurs épisodes en peu de temps.
