Le cadeau, guerre psychologique

En plus de se donner un rôle important dans Le cadeau, l’acteur australien Joel Edgerton a réalisé et écrit ce long métrage.

Bien qu’une tension sous-jacente imprègne le film dès ses premières minutes, Le cadeau débute sur des images heureuses. Simon (Jason Bateman) et sa femme Robyn (Rebecca Hall) viennent s’installer en Californie après avoir quitté Chicago, Simon ayant trouvé un emploi extrêmement bien rémunéré. Après avoir visité – et acheté – une superbe maison dans le quartier Hollywood Hills, dont les collines surplombent Los Angeles, le couple part faire des courses.

Simon tombe alors sur Gordo (Joel Edgerton inquiétant à souhait), un ancien copain de l’école secondaire dont il ne se souvient pas immédiatement. Et ce dernier s’impose bien vite dans l’existence du couple – dont on commence à entrevoir les fissures -, leur laissant des cadeaux aussi extravagants que farfelus sur le pas de la porte. Il pousse le bouchon encore plus loin en s’invitant au domicile de ses «amis» quand Simon est au travail. Il s’incruste à souper, les invite en retour jusqu’à ce que Simon en ait assez et coupe tout lien.

Entre temps, on commence à comprendre, par petites bribes, que Gordo et Simon ont vécu quelque chose d’inhabituel dans leur jeunesse, Simon étant l’intimidateur et Gordo la victime.

Sous des airs, non pas innocents, mais ultra serviables, Gordo devient rapidement menaçant, Joel Edgerton jouant sur tous les clichés du genre pour faire monter la pression. Entre un chien qui disparaît, un robinet qui coule tout seul, des bruits dans la maison, on sait bien que les intentions de Gordo n’ont rien de sympathiques, et il faut attendre la fin du long métrage de 108 minutes pour que toutes les questions trouvent enfin leurs réponses.

Il faut saluer la maîtrise cinématographique de Joel Edgerton, qui sait parfaitement manier sa caméra pour nous faire nous tortiller sur nos sièges. Tout aussi efficace, l’interprétation de Jason Bateman – excellent en salaud de la pire espèce – fait de ce jeu du chat et de la souris un suspense efficace.

Par contre, contrairement à ce que tentent de faire croire les studios dans leur campagne de promotion, Le cadeau n’est nullement un film d’horreur. Pas de sang, pas de gore, pas de moment dégueulasse. Pour vous donner une idée, le long métrage est moins violent qu’Attraction fatale! C’est donc sans crainte que les âmes sensibles peuvent se rendre au visionnement, tandis que les amateurs d’hémoglobine rongeront leur frein.

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