La survie des zecs menacée

Depuis près de 40 ans, les zones d’exploitation contrôlée (les zecs) offrent des services liés à la pratique d’activités récréatives en forêt sur des territoires publics.

Le 22 décembre 1977, le monde de la chasse et de la pêche connaissait un véritable remaniement qui avait pour but de redonner le sol québécois à son peuple, quand le ministre du Loisir, de la Chasse et de la Pêche de l’époque, Yves Duhaime, sous la gouverne de René Lévesque, a alors eu le courage d’abolir tous les clubs privés.

Tous les baux à droits exclusifs n’avaient pas été renouvelés, sauf ceux des pourvoiries commerciales. Le gouvernement avait choisi de remettre la gestion et l’exploitation du territoire public à des associations et de les aider pour leur financement.

D’hier à aujourd’hui

Près de quatre décennies plus tard, on dénombre 63 zecs qui sont chargées de l’aménagement, de l’exploitation, de la conservation de la faune, en plus de faciliter l’accès aux 40 300 usagers sur les 48 000 km² de territoire.

À elles seules, ces associations génèrent un revenu autonome de 16 M$. Elles peuvent se financer grâce, entre autres, à leurs 9861 baux de villégiature, à 91 chalets, à 5579 emplacements dans les 545 campings répertoriés, à 250 campings non répertoriés, aux cartes de membre à 30 $, aux tarifs pour la circulation automobile et aux différents revenus associés aux forfaits de prélèvement journalier, saisonniers ou annuels.

Les adeptes peuvent sillonner plus de 35 000 km de chemins forestiers dans ces territoires fauniques. De ce chiffre, 15 000 km sont entretenus et les administrateurs doivent débourser près de 4 M$ annuellement pour les rendre carrossables.

Pour fréquenter une zec, la première étape consiste à vous enregistrer au poste d’accueil afin d’assurer votre sécurité et pour permettre un contrôle des usagers. Nul besoin de réservation.

Ensuite, il faut payer les droits exigibles pour circuler et prélever la ressource. Les frais varient d’un endroit à l’autre, mais ils ne peuvent pas dépasser un certain montant préétabli, qu’on trouve sur le site www.reseauzec.com.

À la fin de votre excursion, vous devez vous arrêter à nouveau à l’accueil pour indiquer votre départ et déclarer vos captures.

Sous entente protocolaire avec le MFFP, ces zones d’exploitation contrôlées sont confiées à des organismes sans but lucratif. Depuis 39 ans, pour s’autofinancer, elles bénéficient d’un droit de commerce permettant, entre autres, la location d’espaces et de terrains pour la pratique du camping sur un emplacement assigné.

Selon Alain Houle, président de la zec Maison-de-Pierre, vice-président de la régionale des Hautes-Laurentides et membre élu du comité de gouvernance de Zec Québec, plusieurs organismes de ce patrimoine québécois sont menacés de fermer et de disparaître du fait de l’inertie du ministère concerné et de ses hauts fonctionnai­res depuis plusieurs années.

Depuis la création des zecs, les autorités gouvernementales ont toujours été au fait des installations en forêt et aucun problème majeur en ce qui a trait à la réglementation ou du côté de l’environnement n’a été soulevé. Si cela avait été le cas, les instances ministérielles seraient intervenues depuis belle lurette.

À la surprise générale, sur invitation du MFFP, un nouveau joueur est venu mêler les cartes, le ministère de l’Environnement. Sans crier gare, même si les fonctionnaires étaient au courant des installations de camping en forêt depuis des décennies, ils ont informé les administrateurs des zecs qu’ils devraient se conformer sans sursis à la réglementation en vigueur. Ainsi, ils ont été sommés d’installer des fosses septiques pour chaque camping comportant un certain nombre de sites et de bâtir un système d’aqueduc pour l’alimentation en eau des usagers.

Devant ce projet, les principaux intéressés ont demandé à ce ministère s’il allait leur accorder un délai raisonnable de cinq ans, tout comme l’autorisait par le passé le MFFP. Au moment de mettre sous presse, ils n’avaient toujours pas reçu de réponse à cet égard.

M. Houle m’indiquait que ce type d’intervention exigerait plusieurs millions de dollars d’investissement en infrastructures pour près de 10 000 emplacements dans l’ensemble des zecs avec un coût estimatif de 6000 $ à 6500 $ par site. Il va de soi que, par manque de ressources financières, plusieurs administrateurs bénévoles de zecs remettront la clé sous la porte de leurs installations si aucune proposition de financement, de subvention et d’étalement raisonnable dans le processus de conformité n’est proposée.

De tout pour tous

Le très beau et très imagé calen­drier 2017 de la Fondation de la faune du Québec est maintenant disponible. En faisant un don de 25 $ et plus ou en devenant donateur mensuel pour soutenir ses différents projets de conservation, vous recevrez un exemplaire. Visitez le site www.fondationdelafaune.qc.ca/aide/ pour le commander.

Le comité de direction de l’Association des pêcheurs de Longueuil vous invite à assister à son assemblée générale, le 14 décembre, de 19 h à 21 h, au parc Michel-Chartrand, situé au 1895, rue Adoncour. À l’ordre du jour, le bilan annuel et une élection. Pour en savoir plus, composez le 514 726-1786.

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