La guerre se poursuit à Saint-Augustin

Le maire de Saint-Augustin a utilisé son droit de veto à pour la troisième fois en moins d’un mois, lundi soir, mais n’a rien pu faire pour contrer l’adoption d’une résolution controversée des conseillers au sujet de l’entente avec Québec sur la quote-part.

Les conseillers de Saint-Augustin, en conflit ouvert avec Sylvain Juneau, avaient promis de revenir à la charge après avoir essuyé un premier revers la semaine dernière. Ils ont tenu parole lors d’une séance extraordinaire, sachant que le veto du maire ne peut être utilisé qu’une seule fois pour chaque résolution.

Majoritaires au conseil, ils ont confié à leur directeur général le mandat d’embaucher un expert indépendant afin d’analyser l’entente signée avec le maire Régis Labeaume quant au partage des frais d’agglomération. «Il n’y a pas urgence d’agir et il n’est pas question de signer avec un revolver sur la tempe», a martelé France Hamel.

«Je considère toujours que cette entente-là est perfectible, a renchéri son collègue Louis Potvin devant les caméras. On ne dit qu’il faut rejeter l’entente en bloc mais on peut tu prendre le temps de le faire comme il faut On ne veut pas que l’entente de 2015 soit un fiasco, tout simplement.»

Le maire juge que l’embauche d’un expert est «superflue». Il a fait miroiter les avantages de l’accord avec Québec et plaidé l’urgence d’agir puisque le développement de 110 hectares de zone industrielle et 150 hectares de zone résidentielle dépend, d’ici janvier, de l’adoption de l’entente.

«De l’industriel, avec le nouveau mécanisme de calcul, ça serait payant pas à peu près. C’est comme ça qu’on va aller chercher ce qu’on paie en trop et ce qu’on laisse sur la table (avec l’abandon de la poursuite contre Québec)», a-t-il fait valoir.

AVIS JURIDIQUE RETARDÉ

Le maire a toutefois réussi à retarder l’adoption d’une autre résolution en opposant son veto. Les conseillers réclament un nouvel avis juridique au sujet d’un premier avis produit dans le cadre de l’enquête interne à la Ville, dont le public ignore le contenu.

«On a déjà un avis juridique dont les conclusions sont on ne peut plus claires», a-t-il lâché, accusant les conseillers de «claquer plusieurs milliers de dollars en pure perte». Ces derniers ont néanmoins annoncé leur intention de l’adopter à la prochaine séance.

COMPARÉ AU «PAPE»

Les échanges ont dégénéré lors de la période de questions des citoyens. Soucieux du décorum, le maire Juneau, qui préside l’assemblée, a rappelé à l’ordre le conseiller Potvin en l’invitant une fois de plus à s’adresser à la présidence et non aux citoyens. Irrité, le conseiller s’est moqué de lui en le surnommant «Monsieur le pape», déclenchant les protestations de la foule.

En fin de soirée, il s’est amendé lors d’une mêlée de presse. «C’est une erreur et je m’en excuse, c’était déplacé. On a un petit problème, on a changé nos règlements de régie interne puis on va les rechanger parce qu’on a trop renforcé ça. On fonctionne comme à l’Assemblée nationale. C’est devenu un irritant. Ce soir, j’ai débordé mais ça fait au moins trois ou quatre fois qu’on se fait remettre à l’ordre et j’avais atteint ma limite.»

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