GES à Montréal, l’automobile toujours en cause

Malgré une diminution des émissions de gaz à effets de serre (GES) de 25% à Montréal depuis 1990, les déplacements en voiture augmentent à Montréal et demeurent la principale source de pollution atmosphérique.

À Montréal, 42% des émissions de GES provenaient du transport en 2013. Entre 1990 et 2013, les émissions provenant du transport routier ont augmenté de 16%. Le plus récent inventaire des émissions de GES de la Ville, présenté mercredi matin, met en cause, notamment, l’augmentation de 18 % du nombre de véhicules immatriculés sur l’île de Montréal. Cela représente un total de près de 900 000 véhicules en 2013. De plus, le nombre de VUS, de camionnettes et de fourgonnettes, «qui consomment beaucoup plus de carburant que les automobiles», a augmenté de 167%.

«Il y a encore beaucoup de travail à faire au niveau du transport, notamment pour l’électrification des transport et la hausse du transport actif», estime Réal Ménard, le responsable de l’environnement au Comité exécutif de la Ville.

En 2005, la Ville de Montréal s’est donnée comme objectif de réduire d’ici 2020 ses émissions de GES de 30% par rapport à 1990. L’an dernier, elle s’est engagée à réduire ses émissions de 80% d’ici 2050.

Bâtons dans les roues

«Il faut améliorer les alternatives [à l’auto-solo], mais il va falloir aussi mettre des bâtons dans les roues aux utilisateurs de l’automobile. Ça prendrait plus de taxes pour les gros véhicules», croit Pierre-Olivier Pineau, titulaire de la chaire de Gestion de l’énergie à HEC Montréal.

Selon lui, les quelques incitatifs de la Ville pour diriger les Montréalais vers le transport collectif ne suffisent pas. M. Pineau estime que les utilisateurs de l’automobile devraient réellement payer pour ce qu’ils utilisent, notamment en termes d’espaces de stationnement et d’entretien des routes.

«Le vrai échec, c’est la tarification de l’utilisation de la voiture privée, qui favorise l’automobile individuelle au détriment du transport en commun», croit-il.

Diversifier les options

Sylvain Ouellet, porte-parole en matière d’environnement pour Projet Montréal, estime que Montréal doit aussi investir massivement dans le transport en commun pour que les citoyens se tournent vers cette option.

«Si les gens prennent leur auto, c’est qu’ils ont des raisons : c’est encore plus rapide que les autres modes [de transport], c’est plus confortable et parfois même plus économique. Tant qu’on ne modifiera pas ça, ça ne changera pas les habitudes.»

Il souhaite aussi que la Ville augmente le nombre de pistes cyclables protégées pour inciter davantage les Montréalais à opter pour le transport actif.

M. Pineau ajoute que «là où la Ville pourrait faire beaucoup mieux pour combattre l’auto-solo, c’est dans les véhicules en libre service (VLS). […] Ils moins énergivores que autres véhicules et ça permet aux gens de se dire « Je ne vais pas acheter de voiture. »»

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