Un salaire de 1800$ par jour obtenu sans négociation

TVA Nouvelles a appris que le consultant à 1800$ par jour embauché pour gérer l’accueil des réfugiés syrien par l’administration Coderre l’an dernier dans la controverse n’a pas eu à se battre pour faire accepter son salaire jugé trop élevé par certains.

C’est ce qui ressort notamment de l’audience tenue le 3 juin dernier devant le Tribunal administratif du Québec, une cause qui opposait le Syndicat des professionnels municipaux de Montréal à la Ville. Le syndicat estime que ce poste de coordonnateur de l’accueil des réfugiés aurait pu être comblé par l’un de ses membres à l’emploi de la Ville.

Dans le cadre du témoignage de ce consultant, Michel Dorais, obtenu par le biais d’une demande d’accès à l’information par TVA Nouvelles, on apprend entre autres qu’il a obtenu le montant qu’il exigeait sans devoir négocier avec le directeur général, Alain Marcoux.

«À la suite d’une rencontre avec le directeur général de la Ville de Montréal, Alain Marcoux, on m’a demandé quel était mon tarif normal. J’ai répondu ce que je réponds à tous mes clients, c’est 1800$ par jour plus mes dépenses. Et on m’a fait le lendemain une offre qui était sensiblement différente, mais qui était l’offre d’un poste pour un certain temps. J’ai accepté.»

D’autre part, dans le cadre de son témoignage, M. Dorais explique avoir voulu rompre son contrat avant les Fêtes en 2015. Les réfugiés arrivant au Québec n’étaient pas aussi nombreux que prévu. Or, le maire Coderre l’a quand même gardé en poste.

«Avant la fin de 2015, quand j’ai vu le rythme auquel ils arrivaient, j’ai eu une discussion avec le maire en disant, je peux terminer mon mandat maintenant et le maire m’a demandé de rester pendant la période des Fêtes puisqu’il n’y avait pas beaucoup d’activités à l’hôtel de ville et qu’on était toujours dans le flou complet. On ne savait pas combien de réfugiés allaient arriver pendant le temps des Fêtes. Le gouvernement fédéral envoyait des signaux très forts que les vols arriveraient à un rythme effréné, alors je suis resté.»

Plus tard, dans le témoignage, l’avocate du syndicat, Chantal Poirier, demande à Michel Dorais de dévoiler le nombre de réfugiés pris en charge par la Ville au final.

«Si je me souviens bien, il y avait 19 réfugiés syriens avant la fin de 2015», a dit Michel Dorais. Il a ensuite confirmé que ce nombre remplaçait bel et bien l’estimation de 4000 à 6000 nouveaux arrivants.

Au cabinet du maire Coderre, il n’y a pas de réactions pour l’instant. De son côté, l’opposition officielle à l’Hôtel de ville juge qu’il est inconcevable d’imaginer que l’administration Coderre n’ait pas daigné négocier un tel salaire, alors qu’elle coupe dans les services des Montréalais. Elle ajoute que le maire Coderre doit cesser immédiatement l’embauche de ses proches et de ses organisateurs politiques.

La partie syndicale s’est désistée de la requête au début du mois. L’ampleur de la preuve qui serait à administrer à propos d’un poste qui n’existe plus figure parmi les facteurs.

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