Un quatrième ingénieur de la région coupable

L’ingénieur Jean-François Lapointe, maire de Lac-Delage entre 2003 et 2005, a été reconnu coupable à son tour aujourd’hui par le conseil de discipline de l’Ordre des ingénieurs pour son implication dans le «cartel de Québec».

L’homme de 55 ans, qui a cessé de pratiquer son métier d’ingénieur en janvier 2015, devait néanmoins répondre de ses actes devant ses pairs pour des gestes commis entre 2006 et 2010. Le Journal a assisté à l’audience qui s’est tenue en matinée dans un hôtel de Sainte-Foy.

M. Lapointe n’a pas prononcé un seul mot. Il a plaidé non coupable en raison de l’enquête parallèle qui est toujours en cours par le Bureau de la concurrence. Toutefois, il a choisi de ne présenter aucune défense. Son avocat, Me Carl Thibault, n’a pas contesté la preuve présentée par le syndic adjoint.

«Groupe des huit»

À l’époque des faits reprochés, Jean-François Lapointe avait un rôle de dirigeant au sein de la firme Dessau. Il a été présenté comme le «représentant unique de Dessau tout au long de l’existence de système collusoire».

Sept autres firmes ont été impliquées dans ce système mis en place pour contourner le processus d’appel d’offres de la Ville de Québec.

Le syndic a produit en preuve des courriels démontrant la «participation active» de Jean-François Lapointe ainsi qu’une liste de projets de construction à Québec avec les noms des huit firmes sur un chiffrier.

Le «groupe des huit» compétiteurs se réunissait pour de fausses raisons afin de se répartir les contrats. Ils déterminaient à l’avance le gagnant de chaque appel d’offres. Les autres firmes présentaient des «soumissions de complaisance» en majorant leurs tarifs de quelques points de pourcentage, a exposé le syndic adjoint de l’Ordre des ingénieurs Réal Giroux. C’est l’ingénieur Patrice Mathieu de Tecsult qui avait révélé l’existence de stratagème lors de son passage à la commission Charbonneau.

Radiation de 18 mois

Les parties ont suggéré, de façon commune, une radiation de Jean-François Lapointe pour une période de 18 mois au tableau de son ordre professionnel. La sanction devrait se confirmer «d’ici la fin du mois d’août», a annoncé le président du conseil de discipline. «Je vois mal comment on pourrait sortir de cette recommandation», a déclaré Me Jean-Guy Légaré.

Du coup, M. Lapointe deviendra le quatrième ingénieur de la région à être radié pour sa participation à ce système de partage de contrats.

Ses complices Jostran Lamontagne et Marcel Faucher (BPR) ainsi qu’Éric Tremblay de Genivar (désormais WSP) ont déjà été radiés pour des périodes variant de 18 à 20 mois.

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