Un couple d’enseignants perd 500$ par journée de grève

Un couple d’enseignants de Gaspésie perd 500 $ par journée de grève, ce qui correspond à un trou important dans le budget de la famille.

Cimon Thibault et sa conjointe enseignent tous deux à la polyvalente de Paspébiac, dans la Baie-des-Chaleurs. Le couple, qui a deux enfants, a jusqu’ici connu trois journées de grève, ce qui représente un manque à gagner de 1500 $. «Si on gagne notre point, à long terme, nous serons gagnants», affirme M. Thibaut.

«On ne peut pas mener une bataille en comptant chaque cent! Sinon, on ne fait rien dans la vie! Mes enfants n’ont pas de difficultés à l’école, ils ont de la chance. Je fais la grève pour ceux qui en ont.»

Les enseignants et le personnel de soutien des écoles primaires et secondaires de la Gaspésie et des Îles-de-la-Madeleine sont représentés par le Syndicat des travailleurs de l’éducation de l’est du Québec. Ils ne reçoivent pas d’argent lors des journées de débrayage. En comparaison, les secrétaires de l’Aide juridique du même territoire reçoivent jusqu’à 100 $ par jour de grève.

«Voter en faveur d’un fonds de grève signifie d’accepter d’augmenter les cotisations syndicales ou de réduire les services offerts par le syndicat. Il faut faire des choix», souligne la présidente de ce syndicat affilié à la CSQ, Nathalie Fournier, en rappelant que ce sont ses membres qui ont choisi de ne pas se doter d’un fonds grève.

France Carbonneau, une enseignante à l’école primaire Saint-Donat de Maria, trouve pour sa part que c’est un mal nécessaire. «On n’a voté que six jours de grève, ce n’est pas si long. Je suis prête à faire ce sacrifice pour pousser le gouvernement à investir davantage en éducation.»

Est-ce que l’absence de fonds de grève nuit à la mobilisation des troupes’

«Il y a eu une grande manifestation à Bonaventure le 12 novembre, on était 400! Il ne manquait que trois ou quatre personnes, la mobilisation est forte même sans distribution d’argent», prétend Marc-André Gauvreau, enseignant en 5e secondaire à la polyvalente Antoine-Bernard, à Carleton-sur-Mer.

Les trois jours de grève prévus dans les écoles du 1er au 3 décembre ont été reportés, mais une grève nationale pourrait être déclenchée le 9 décembre.

Étiquettes : , denseignants, , journée