Traque contre un couple de voleurs

Un enquêteur qui a traqué pendant des mois un couple de voleurs à la Bonnie et Clyde, qui ont dérobé pour plus de 1 M$ en cambriolant des maisons cossues partout au Québec, sera récompensé aujourd’hui pour son travail acharné.

«Je suis tellement content d’avoir résolu ces dossiers. Sinon, ils auraient continué à commettre d’autres crimes. Certaines victimes ont été démolies en se faisant voler des objets de valeur importants à leurs yeux», a dit le sergent-détective de la Sûreté du Québec, Gordon Hunter.

Le policier a mis la main au collet de Jimmy Simard-Patry et de sa conjointe Elyanne Miller en mai 2015 après avoir réussi à les relier à au moins 70 introductions par effraction non résolues, survenues au Québec, entre 2012 et 2014.

Le sergent Hunter sera récompensé aujourd’hui dans le cadre du Gala des Prix policiers du Québec pour son implication dans cette enquête. D’autres policiers, notamment de la Sûreté du Québec et de la GRC seront honorés devant leurs pairs au cours d’une cérémonie à Montréal.

Recherches minutieuses

Photo d’archives

Grâce à leurs crimes, Jimmy Simard-Patry et Elyanne Miller menaient un luxueux train de vie, multipliant les voyages et s’offrant même un mariage grandiose. Les policiers ont retrouvé notamment plusieurs paires de souliers et des bijoux chez le couple. Ils roulaient également en voiture de luxe, comme en Mercedes ou en Audi.

Pour arriver à les arrêter, il a dû éplucher plus de 250 dossiers de vols et d’introduction par effraction, tentant de recouper des informations.

Le travail minutieux de l’enquêteur Hunter, du poste de la MRC de Vaudreuil-Soulanges Ouest a notamment permis de repérer le modus operandi bien ficelé utilisé par le couple à chacun de ses coups. L’homme et la femme coupaient les fils de caméras de surveillance et de téléphone, puis fracassaient la porte-fenêtre, à la recherche d’un coffre-fort. Ils ciblaient les maisons de gens d’affaires, trouvés grâce au Registre des entreprises du Québec.

Lors d’opérations de filature, le policier a aussi pu observer les voleurs pendant leurs longues heures de repérage dans différents quartiers cossus. Les tourtereaux appelaient ensuite à la résidence ciblée, depuis une cabine téléphonique, afin de s’assurer qu’ils avaient le champ libre.

«Ils avaient vraiment une expertise dans ce domaine. Ils savaient extrêmement planifier», a soulevé Gordon Hunter.

Chaque fois, le couple réussissait à ne pas se faire filmer par des caméras de surveillance de commerces ou résidentielles. Sauf une fois. Grâce aux images captées par la caméra d’une maison cambriolée, où on aperçoit la femme au volant d’une Mercedes blanche, les policiers ont pu identifier les voleurs. «Lorsqu’on a appris l’existence de cette vidéo, on s’est dit que Dieu était de notre bord», a dit le policier en riant.

Il note d’ailleurs le sentiment de fierté qu’il a eu lorsqu’il a appelé les victimes pour leur annoncer que les voleurs avaient été arrêtés.

«Ça va rester une enquête marquante dans ma carrière», a-t-il lancé, avouant malgré tout regretter que les objets de valeur dérobés aux victimes n’aient pour la majorité jamais été retrouvés.

‘ Jimmy Simard-Patry et Elyanne Miller ont respectivement écopé de cinq ans et demi et de deux ans de prison en juin. Un complice du couple n’a pas encore subi son procès.

Ratissage pour un homme en détresse

Photo courtoisie

La victime a tenu à remercier les agents Patrick Petit, Jésabel Blanchette et Marc-Antoine Noël, ainsi que le sergent Dany Bédard à l’hôpital, quelques jours après le sauvetage.

La débrouillardise et la vivacité d’esprit de policiers de l’Abitibi pour mener une opération de ratissage dans le bois lors d’une nuit glaciale ont permis de sauver un jeune homme suicidaire d’une mort certaine.

Vers 21 h le 5 février dernier, les policiers du poste de l’Abitibi-Ouest ont reçu un appel d’urgence pour un homme de 31 ans aux propos suicidaires, qui a quitté son domicile à pied, sans manteau, à -30 °C. Il était parti depuis deux heures. Les policiers étaient alors à 50 km d’où l’appel provenait.

Malgré tout, cette opération s’est bien terminée. Le sergent Dany Bédard et les agents Patrick Petit, Jésabel Blanchette et Marc-Antoine Noël seront récompensés aujourd’hui pour leur travail efficace.

Pourtant, au début, les policiers craignaient d’arriver trop tard. Ce sont les agents Noël et Blanchette qui ont d’abord localisé des traces de pas à l’entrée d’une piste de motoneige. Ils ont donc marché sur 3 km dans la neige, sans équipement, s’éclairant uniquement de petites lampes de poche. Puis ils ont retrouvé l’individu effondré en bordure du sentier.

«Son pouls était extrêmement faible, son corps était tiède, ses extrémités gelées. Il ne portait qu’un manteau de toile mince, un jeans et un chandail, ainsi que des souliers de cuir non isolés. Ça faisait déjà plusieurs heures possiblement qu’il était là», a décrit au Journal le sergent Bédard.

Les deux policiers ont donc réchauffé la victime avec leur manteau. Ils se sont ensuite couchés à côté de l’homme et l’ont massé afin de favoriser sa circulation sanguine. Ils sont restés dans cette position pendant près d’une heure, en attendant les renforts.

Les policiers devaient ensuite évacuer rapidement l’homme en détresse. En observant autour, le sergent Bédard a aperçu des traces de motoneige près d’une résidence. En activant les gyrophares et les sirènes d’autopatrouilles, ils ont réveillé le propriétaire, qui a consenti à prêter son engin. Selon les médecins, le jeune homme a eu la vie sauve grâce à l’intervention rapide et efficace des policiers. Il a par contre dû subir des amputations aux doigts et à un pied.

«Chaque membre de mon équipe a fait un petit peu plus que ce qu’on leur demandait. On a tous attrapé un rhume, mais on était très fiers», s’est réjoui le sergent Bédard.

Enquête contre l’ex-lieutenante-gouverneure

Les policiers qui ont arrêté l’ex-lieutenante-gouverneure mériteront un prix pour cette enquête d’envergure qui a débuté en 2007. Les enquêteurs du Service des enquêtes sur les crimes économiques de la Sûreté du Québec et de la Gendarmerie royale du Canada ont d’abord dû apprivoiser l’univers gouvernemental.

Ils ont ensuite dû éplucher et analyser une preuve documentaire volumineuse pendant des mois. Lise Thibault a finalement été accusée puis reconnue coupable de fraude, de fabrication et usage de faux et d’abus de confiance envers les gouvernements fédéral et provincial. L’ancienne lieutenante-gouverneure a été condamnée à 18 mois de prison en septembre dernier.

Elle a porté la cause en appel. Parmi les policiers honorés pour cette enquête, il y en a un qui est décédé depuis et deux autres ont pris leur retraite. L’experte-comptable de la Sûreté du Québec recevra également une plaque afin de récompenser son travail.

Leur intervention rapide sauve une famille

Deux policiers de la Sûreté du Québec ont sauvé la vie d’une famille dont la résidence était la proie des flammes en décembre dernier.

En pleine nuit, les policiers Patrick Kasysongdeth et Guillaume Bastien ont été alertés par un énorme bruit, puis ils ont aperçu un garage en flammes. Le feu commençait à se propager à une maison, tout près. Même si l’incendie est situé sur le territoire ontarien, les policiers sont entrés dans la résidence et ont réveillé les occupants pour les évacuer.

Ils ont ainsi sauvé deux parents et quatre enfants, dont un bébé de cinq mois. Leur maison était une perte totale. À quelques jours de Noël, la famille a aussi perdu tous ses cadeaux. Les deux policiers ont également évacué une résidence voisine, aussi menacée par les flammes.

À la rescousse d’innocentes victimes

Des enquêteurs de la section des stupéfiants de Montréal et de la GRC ont aidé de jeunes femmes piégées par des trafiquants. Dans le cadre du projet Cellophane, les policiers ont réussi à démontrer que des victimes étaient forcées à passer de la drogue aux douanes. Sollicitées par une organisation criminelle, les femmes étaient utilisées comme mules jusqu’en Amérique du Sud. Elles rapportaient, à leur insu, plusieurs kilogrammes de cocaïne dans leurs bagages. Certaines ont même été arrêtées, accusées et incarcérées au Canada, aux États-Unis, au Pérou et en Équateur. Plusieurs ont pu être libérées grâce aux enquêteurs. Les policiers Martin Crête, Chris Smith et Dany Turcot, ainsi qu’un analyste civil de la GRC, Pierre Gauthier, seront honorés.

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