Richard Bain était clairement psychotique

Quelques jours après la fusillade au Métropolis, Richard Henry Bain était «clairement psychotique» lorsqu’il disait que ses actions étaient la «volonté de Dieu», selon une psychiatre.

La Dre Marie-Frédérique Allard a rencontré l’homme de 65 ans le 18 septembre 2012, soit peu après son arrestation pour meurtre et tentatives de meurtre durant le discours de victoire de Pauline Marois, le soir des élections provinciales.

Cette rencontre a eu lieu à la demande de l’avocate de Bain à l’époque. Le mandat de la psychiatre: déterminer l’état mental de l’homme au moment du drame le 4 septembre 2012.

L’entrevue au centre de détention de Rivière-des-Prairies ne s’est pas très bien déroulée, a témoigné la Dre Allard mercredi matin au procès de Bain, au palais de justice de Montréal.

«Il n’était pas très content de me rencontrer. Il était préoccupé par le fait qu’il ne pouvait pas entrer en contact avec son avocate. Je lui ai répété que c’est elle qui m’avait demandé de venir le rencontrer», a-t-elle dit au jury chargé de juger l’accusé.

«Il était très méfiant et irritable», a ajouté la psychiatre.

Puis, il lui aurait dit qu’il n’était pas content que les policiers aient questionné son ex-conjointe.

«C’est moi qui sais ce qui s’est passé. Moi seul, Dieu et son fils», a rapporté en cour la Dre Allard.

Tout au long de la rencontre, la médecin a rappelé à Bain la gravité des accusations qui étaient portées contre lui, puisqu’il ne semblait pas être préoccupé par «sa situation légale».

«Mon Dieu va me juger. Peu importe ce que j’ai fait, c’était la volonté de Dieu», aurait-il dit, ajoutant que chaque humain a «une mission sur terre et que le 4 septembre, c’était la volonté de Dieu».

Considérant ces propos «délirants, religieux et paranoïdes», la Dre Allard a considéré qu’il était à ce moment «clairement psychotique».

«Je ne sais pas à quel moment son épisode psychotique a débuté, mais le 18 septembre 2012, il était en psychose, un état relié à de la bipolarité», a-t-elle dit.

La bipolarité est la combinaison d’épisodes dépressifs et d’épisodes maniaques, a-t-elle expliqué.

Selon la médecin, les gens maniaques «perdent leur jugement et peinent à reconnaître les conséquences de leurs gestes». Ils se sentent également plus énergiques et ont le goût de faire plusieurs projets.

Lors de son témoignage en cour, Bain avait dit au jury qu’il avait longtemps souffert de dépression. En 2009, il avait commencé à prendre du Cymbalta, un antidépresseur «qui a changé sa vie».

«J’avais toute l’énergie du monde. Quand je pensais à quelque chose, je le faisais. Je ne réfléchissais pas. Ça te rend non responsable», avait-il dit.

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