Couillard réitère son entière confiance envers Air Canada

WHITEHORSE Philippe Couillard réitère son entière confiance envers Air Canada, même si tout porte à croire que le Manitoba obtiendra son centre d’excellence avant le Québec et que les moteurs de ses appareils de la C Series seront entretenus aux États-Unis.

«Oui, j’ai entièrement (confiance)», a réagi M. Couillard, lors d’un point de presse en marge du Conseil de la fédération, au Yukon.

Le premier ministre s’est même dit «reconnaissant» envers le transporteur. Après la subvention d’un milliard de $US accordée par le gouvernement du Québec à Bombardier, c’est grâce à la commande de 45 appareils de la C Series faite par Air Canada que le transporteur Delta a emboité le pas en achetant à son tour 75 avions.

Air Canada a «été un acteur positif et important pour le secteur aéronautique montréalais. Ils vont continuer à l’être. Il y aura un centre d’excellence chez nous, a assuré M. Couillard. […] Il n’y a pas d’inquiétude là-dessus.»

Le premier ministre ne s’inquiète pas non plus de la décision prise par Air Canada de confier la maintenance des moteurs de ses appareils de la C Series à nos voisins du Sud.

«C’est maintenant une pratique assez commune, dans les compagnies aériennes, […] d’envoyer les moteurs au fabricant lui-même», dans ce cas-ci, Pratt&Whitney.

L’entretien lourd des appareils, soit de la cellule, du fuselage et des ailes des avions d’Air Canada, sera éventuellement effectué à nouveau en sol québécois dans un centre d’excellence qui viendra générer amplement d’emplois et de retombées économiques, s’est contenté M. Couillard.

Des garanties «insignifiantes»

Le Parti québécois accuse le gouvernement de faire preuve d’insouciance en accueillant de la sorte que l’entretien des moteurs soit effectué aux États-Unis.

«Les garanties obtenues par le gouvernement, en échange de l’investissement d’un milliards $US dans Bombardier et de l’abandon des recours pour les travailleurs d’Aveos, sont insignifiantes», a déclaré le député péquiste et porte-parole de l’opposition officielle en matière d’économie, Alain Therrien.

L’ancien président du syndicat des travailleurs d’Aveos, Jean Poirier, déplore lui aussi la décision prise par le transporteur concernant l’entretien des moteurs, ce qui représente, selon lui, l’une «des divisions les plus rentables d’un centre d’entretien».

Mais depuis l’époque d’Aveos, «les pratiques ont beaucoup changé», a relaté M. Couillard. «Les nouvelles compagnies aériennes, souvent, ne font même plus d’entretien elles-mêmes, a observé le premier ministre. Elles sous-traitent entièrement l’entretien de leurs avions et les moteurs, maintenant, de plus en plus, sont traités séparément du reste.»

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